💧Instructif ! Voici la carte de France de la dépendance en eau par commune.
Chaque semaine dans Cosmorama, une carte, une image, une découverte pour penser le monde autrement et en prendre soin. Aujourd'hui, parlons de la dépendance en eau pour l'irrigation, par EPCI.
Cette carte de France évalue la dépendance en eau pour l’irrigation.
Cette carte a été conçue dans le cadre du projet CrATER, qui ne cesse de s'améliorer. Un outil libre développé par Les Greniers d'Abondance, la référence en matière de résilience alimentaire.
On observe immédiatement des disparités en matière de dépendance à l’eau en France.
Qu’est ce que ça signifie?
👨🏫 D’abord, quelques rappels importants.
En France, pour la décennie 2010-2020, la consommation d’eau s’est répartie entre 58% pour l’agriculture; 26% pour l’eau potable ; 12% pour l’énergie ; 4% pour toutes les autres industries. (INRAE)
Mais 25 ans plus tôt, en 1995, la répartition était différente en France. 43% pour l'agriculture, 42% pour l'eau potable et 15% pour le reste. La part des prélèvements agricoles sur l'eau a donc augmenté de façon considérable en 30 ans, et la part de l’eau potable divisée par deux.
Comment cette carte est-elle conçue?
Elle se fonde sur le croisement de deux jeux de données
🚿 1. Les indicateurs "Prélèvement en eau", c'est à dire le volume en m3 utilisé de 2012 à 2020 sur chaque EPCI - données de la Banque nationale des prélèvements quantitatifs en eau (BNPE)
🚫 2. La fréquence des "arrêtés sécheresse" sur les 5 dernières années.
La moyenne de ces deux jeux de données donne cette carte instructive, qui en dit long sur la vulnérabilité de certaines EPCI. Plus de détails sur la méthodologie ici.
La situation de notre pays peut donc se résumer en l'observation suivante.
Résultat : la France est de plus en plus vulnérable sur sa gestion des eaux superficielles.
L'eau étant un facteur limitant pour la production agricole et un facteur de survie pour la population, le choix des cultures et l’utilisation de pratiques agronomiques économes en eau peuvent limiter la gravité de cette menace. Une stratégie de rationalisation doit donc être menée dans les prochaines décennies.
Rationalisation, pour ne pas dire rationnement - car certains territoires très peuplés sont déjà en situation de vulnérabilité. Et il faut a tout pris éviter le "Day Zero" qu'a connu la ville de Capetown que j'évoquais ici.
Après deux étés chauds et secs, l'agriculture française souffre. Ses difficultés doivent être compensés par tous. L’hiver 2024 a été très pluvieux, ce qui est une excellente nouvelle. Nous verrons ce que l’été 2024 nous apportera.
Mais nous ne pouvons pas être suspendus à la météo de chaque saison. Il faut aussi s'interroger sur l'évolution profonde de notre modèle de gestion de l’eau, et donc du modèle agricole.
Dès maintenant. Parce que ce sera long et délicat d'opérer le virage politique, technologique et social nécessaire.
Prenez soin de vous et du monde, Maxime
Ceci est un extrait du livre Géoconscience, au chapitre “Ici”
Si vous représentez une organisation, vous pouvez prendre un lot de 20 ou 60 livres, accompagnés d’une conférence. Ce sont les packs “Copernic”, de 1200 à 3000 euros. 🚀 => cliquez ici
Vous pouvez aussi nous écrire à maxime.blondeau@cosmorama.fr pour profiter des derniers jours possibles pour commander les éditions spéciales ou convenir d’une intervention sur mesure.
Dernière nouvelle : Nous organiserons une grande soirée le 11 juin prochain à l’Académie du Climat pour la clôture de cette magnifique campagne. Voici le lien pour s’inscrire (250 places)
Maxime Blondeau
Maxime Blondeau est auteur, conférencier et entrepreneur. Plus de 150 000 abonnés suivent ses publications quotidiennes sur Linkedin. Il enseigne la cosmographie à Sciences Po Paris et à l’école des Mines, et a donné près de 120 conférences depuis 2022.