Chaque semaine dans Cosmorama, une carte, une image, une découverte pour penser le monde autrement et en prendre soin. Aujourd'hui, nous parlons de la plaque tournante des fleurs ornementales dans le monde : les Pays Bas, et sa lourde empreinte.
Champs de tulipes à Lisse, Netherlands - Source Dailyoverview
Flora Holland est le plus grand importateur et distributeur au monde de fleurs ornementales. Chaque jour, plus de 20 millions de fleurs entrent et sortent ses entrepôts, ce qui représente 60% du commerce mondial des fleurs.
Premier pays importateur et exportateur depuis 4 siècles, le pays a connu l'une des premières bulles spéculatives au monde : la tulipomanie.
Sur cette photo, prise à la verticale de Lisse, aux Pays-Bas, les Néerlandais produisent un total de 4,3 milliards de bulbes de tulipes chaque année. Les tulipes sont devenus l'un des symboles des Pays-Bas.
Pas moins de 7 % de la surface agricole utile des Pays-Bas est consacrée à la culture des fleurs ornementales. Climat oblige, une large proportion de ces cultures est installée sous serre. Les Pays-Bas en comptent 10 000 hectares, dont 9 000 uniquement dans la région de Westland, « la ville de verre », au sud de La Haye.
Sous ces abris vitrés, des programmes régulent nuit et jour l’humidité de l’air, la température et la lumière en ouvrant et fermant les panneaux et les stores, en allumant ou éteignant les lampes. La quantité d’eau et d’énergie dans lesquels baignent ces plantations est colossale.
Source photo : Copernicus
« Par rapport à son volume et son poids, la fleur est le végétal le plus gourmand en eau et en produits chimiques. Elle est fragile et requiert un écosystème précis, sinon elle pousserait partout. Donc on gave la terre de fertilisant pour toujours plus de floraisons, la fleur s’épuise, et on compense par encore plus de produits » peut-on lire dans l’article de Reporterre sur le sujet.
Pire, aux Pays-Bas, la culture de la rose nécessite sept fois plus de pesticides que la culture de maïs. Contrairement à la nourriture, il n’existe en Europe, aucune limite maximale d’utilisation de produits chimiques pour les fleurs. En février 2018, l’ONG Greenpeace a trouvé jusqu’à 43 résidus de pesticides différents dans les bouquets néerlandais...
Mais sur les 12 milliards de fleurs et de plantes qui transitent par les Pays-Bas, beaucoup proviennent d'Afrique et d'Amérique latine : Kenya (22 %), Éthiopie (12 %), Équateur (10 %), Colombie (5 %), Costa Rica (4 %)... Ces fleurs sont transportées du bout du monde par avion et vendues aux Pays Bas.
Je vous invite à n’offrir que des fleurs cultivées localement.
Dans l’Hexagone, le label Fleur de France vise à distinguer la culture locale.
Mais çà ne suffit pas, car "il y a des fleurs produites en France qui partent à Amsterdam et qui reviennent en France", explique Géo.
Voilà pourquoi la relocalisation de sa culture et sa vente directe sont devenues essentielles.
Pensez-y quand vous irez chez le fleuriste !
Prenez soin de vous et du monde,
Maxime
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